11 Juillet 2002
Départ 6H25; Pascale piaffe, elle n'aime pas attendre.
Je bourre mon sac, comme d'hab. Longue traversée au frais dans les
pins Lariccio, avant un court raidillon menant au Col Saint Pierre. On voit
Dédé, Robert et Dudule. Là, un des groupes a perdu
quelqu'un. On retrouve les "d'Amiens" et on repart tranquille. Il
y avait deux arbres (hêtres) (ou ne pas hêtres, dixit
Pascale, mais tout le monde s'en fout) avec une coupe de cheveux destroy.
Arrivé au col, je découpe dans le matelas
d'Hervé 2 semelles intérieures pour mes chaussures. La semelle
de ma chaussure est devenue trop fine, massacrée par les 4 premières
journées et je sens tous les cailloux du chemin. Je regrette
de ne pas avoir acheté de chaussures à Asco, à l'alimentation.
C'est le seul endroit du GR où nous en verrons en vente. Lecteur,
penses-y !
Arrivée au lac de Ninu. Idyllique. Herbe courte,
chevaux en liberté, eau bleue et profonde, silence, petite source.
On pique-nique là, en compagnie de Cousin-Cousine, les "d'Amiens".
Jérémie restera avec nous quand le groupe repart, pour
goûter encore un peu de repos. Des militaires nous dépassent.
Un grand noir est près de l'eau, il a quitté ses rangers.
Zézette propose que j'aille piquer ses chaussures, mais il est un
peu trop "maillé". Des connards laqués, en forme de touristes,
vont faire chier les chevaux, qui le leur rendent bien, en tentant de
leur piquer leurs sandwiches.
Longue marche facile le long du lac, puis chemin serpentant
entre des hêtres faisant une ombre immense, par rapport à
leur taille. Grande plaine herbeuse, souple, après la bergerie.
On voit Manganu au loin. Je file devant pour essayer mes chaussures "renforcées"
et me défouler. Laurence va mieux, elle a presque récupéré
tout son sac. Eric a mal dans un pied.
Manganu: C'est la foule. On rencontre ceux qui sont partis
de Conca en début de semaine. Il y a en plus 43 militaires qui vont
jusqu'à Vizzavona. On délimite clairement notre place de
tente avec nos sacs à dos et on va se baigner avec les "d'Amiens".
Froide, mais bonne. Zézette est toute petite dans l'eau. Erwan
se baigne aussi, sa zezette est toujours toute petite dans l'eau.
Au retour, on découvre des connards laqués
flamands qui ont déplacé nos sacs et planté leur tente.
Quand on leur explique gentiment que cela ne se fait pas, l'un d'eux nous
insulte en flamand et commence à défaire sa tente. Nous préférons
aller chercher une autre place plutôt que de rester au milieu de
la tribu (4 tentes, 16 personnes). On ne va pas se battre sur le GR20 avec
des malotrus pour une place de tente. Bien nous en prend, car 30 minutes plus
tard, leur emplacement, bien moëlleux, est envahi par les militaires.
Heureusement, ces personnes vont à Vergio. Nous entendrons parler
d'eux plus loin sur le GR20. Ils ont refusé l'entrée d'un
refuge à des gens sous la pluie, sous le prétexte qu'il était
"plein". Bravo !
Le soleil tape très fort, nous sommes arrivés
tôt, l'étape étant courte et facile. Le tee-shirt en
soie à manches longues, bien qu'un peu chaud, m'empêche de souffrir
trop de mon érythème solaire sur les bras, qui me colle à
la peau depuis le 2ème jour. Je renforce la semelle avec des canettes
de Kro découpées, car la mousse du matelas (pas de la bière)
d'Hervé, de 6 mm est passée à ... 2 mm.
On voit passer deux canadairs. On apprend qu'une femme serait
tombée de 300 m dans le cirque de la solitude. Cette rumeur va nous
suivre sur tout le GR, de groupe en groupe. Elle ne pourra être confirmée.
Tout au plus, apprendrons nous que deux enfants se sont égarés
et qu'une randonneuse a du être évacuée en hélicoptère
après s'être foulé la cheville en montant à
Altore.
Long après-midi farniente discussion avec Cousin-Cousine,
les "d'Amiens". Repas le soir entre les buissons : saucisson, Riz+ sauce
tomate + gigondas. On est bien fatigué, mais la journée a
permis de se reposer. Demain, c'est la brèche de Capitello et c'est
une autre paire de manches. On discute avec un groupe entr'aperçu
à Calenzana, baptisé (un peu à tort) "les p'tits militaires"
(certains sont enseignants dans l'armée?) et dont une des jeunes
femmes, Virginie, a les talons dans un état effroyable: ampoules
sous ses ampoules. Elle fait un strap tous les matins. Elle a du cran de
continuer à marcher.
Faits marquants
- On a retrouvé la sandale de l'abbé Cotard.
- Les bip-bip trouvent qu'il y a trop de monde et triple
l'étape ( ils viennent de Capo Tafonatu). Un des gamins râle:
il veut jouer au pokemon. Ils partent à 16h pour Pietra-Piana. Ils
y arriveront vers 21h.
- Jérémie (des d'Amiens) lave son caleçon
en disant: "Je le lave tous les jours". Zézette: "t'en
as qu'un ?" Rires.
- Je fais le GR20 avec l'armée française.
- Je fais le GR20 sans quitter le matelas d'Hervé
(au fond de mes chaussures).
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