16 Juillet 2002
Il a fait 5 degrés dans le refuge cette nuit. Réveil
de tout le monde à 5h. Une obsession: arriver à Prati avant
la pluie qui menace encore.
Départ à 6h10. Erwan ne trouve plus son laguiole.
Jérémy en a marre, Carine aussi. P'tit déjeuner au
pain+nutella vite fait et on part.
Il fait beau, mais déjà, les nuages s'accumulent
sur les hauteurs. Gros cumulo-nimbus. On marche à rythme soutenu
dans les sous-bois frais. Je vois un petit poisson rose dans un torrent.
9h10: on va attaquer la montée vers Verdi.
Plateau de Gialcone. Brûlé. Descente le long d'un torrent,
beau sapin de 53 m de haut. Longue traversée, je sautille devant,
j'ai la pêche.
Au refuge de Verdi, on mange, puis pot au soleil. Le ciel
menace.
12h45: on monte en 3 paliers, avec, entre chaque,
des montées "casse pattes" de 20 mn, terribles;
Je finis à "l'énergie". A noter:
au milieu de rien, un 4x4. On apprendra que c'est celui du gardien de
Prati, qui continue ensuite à cheval.
14H: refuge de Prati, on est dans les nuages, il fait
froid, on ne voit rien. On pose la tente et 30 minutes plus tard, je
ronfle. Pascale, qui est allée prendre une douche (glacée!!
mais elle fait comment ???) retrouvera la tente dans le brouillard grâce
à mes ronflements.
16H: ça va mieux. Lessive à l'eau glaciale.
Pas le courage de prendre une douche.
Vent très violent: il va faire zéro cette nuit. Mon rhovyl
et mon polo en soie sont bienvenus. On voit la mer, pour de courtes périodes.
Michel voit un avion, là-bas, au dessus des nuages, qui sont plus
bas que nous :C'est en fait un bateau sur la mer.
On est tous claqués. On a marché comme des brutes.
Le gardien est très sympa, mais le règlement , c'est
le règlement: on doit manger dehors. Gla-gla ! On voit la mer
en bas, il a l'air de faire chaud, là-bas.
17 Juillet 2002
2H: envie de vomir.
3H: je me force à vomir dehors. A 4 pattes dans l'herbe humide,
par zéro, je ne suis pas vraiment frais. Mains tétanisées.
Hervé s'occupe de moi et essaie de dissoudre une aspirine. Ça
prend au moins 5 minutes par ce froid. je me recouche, ça va mieux,
je dors plutôt bien.
5h: démontage difficile, vent violent, je suis
peu efficace. J'ai du mal à avaler quoique ce soit, je me force
: thé, pain, glucose. Tous soulagent mon sac et nous partons.
J'ai l'impression que ca va aller.
Hélas, 30 mn après le départ, en plein
vent, sur la première crête, je revomis. Retour au refuge, enveloppé
dans une couverture de survie. Erwan m'accompagne, Hervé porte mon
sac. Je ne tiens plus debout.
J'arrive au refuge enfin. Le gardien me conduit gentiment
vers un lit. La, le même connard laqué qui avait fait des
propositions à zezette me voit et dit: "Mais qu'est ce qu'il
a ? moi, j'ai mangé un kilo de nouilles hier et je ne suis meme pas
malade". Quel idiot ! Avant de m'endormir, je confie 100 euros pour
Florence à Virginie, des p'tits militaires, car sinon, ils n'ont plus
d'argent pour continuer.
11h : réveil. C'est mieux. Il semble que je ne
suis pas le seul à être dans cet état. L'eau de Vizzavona
est soupçonnée. Un coca et re-dodo. Tous rigolent et me
charrient gentiment. Ça fait du bien. Ce soir, repos ici. On avise
demain suivant mon état.
- Je tombe enceint de jumeaux sur le GR20 et ca me fait vomir
- Je suis victime des 3F sur le GR20 : Froid, Fatigue,
Fin Rouche.
Faits marquants:
zezette se voit proposer une pipe contre un de ses canistrelles
par un de ses "touristes" sans gène qui nous ont tant plu. ("si
vous me faites gouter, je vous ferai gouter quelque chose d'encore meilleur,
mais vous seulement, pas votre copain, "avec clin d'oeil appuyé).
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